20 Francs Bayard

20 Francs BayardVerso 20 Francs Bayard Verso 20 Francs Bayard

20 FRANCS BAYARD

Ce billet de 20 Francs Bayard de la Banque de France a été imprimé du 1er juillet 1916 au 13 mars 1919 et mis en circulation à partir du 1er octobre 1917.

D’après : une œuvre de Georges DUVAL, gravé par ROMAGNOL.

Impression : BLEU/VERT, la date, les numéros et les signatures du Caissier Principal et du Secrétaire Général, imprimés en noir.

Billet recto : A gauche, buste de profil de Bayard dans un médaillon, en dessous, SANS PEUR. A droite un médaillon intégrant le filigrane du billet, en dessous SANS REPROCHE. Dans le champ, un décor composé d’une multitude de petits monogrammes « 20 F » et « BF ». Au dessus, la valeur « VINGT FRANCS » sous un cartouche contenant l’intitulé: « BANQUE DE FRANCE ».

Billet verso : Un robuste faucheur portant un chapeau, debout, et aiguisant avec sa pierre une faux dans un champ de blé entouré d’arbres. À gauche sous la valeur, le filigrane, et à droite, encadré, l’article 139 du Code pénal : « L’ART. 139 DU CODE PÉNAL PUNI DES TRAVAUX FORCÉS CEUX QUI AURONT CONTREFAIT OU FALSIFIÉ LES BILLETS DE BANQUE AUTORISÉES PAR LA LOI ».

Dimension : 160 x 95

Filigrane : Buste de Bayard de profil.

Nombre d’alphabets : 6 600

1 Alphabet : 25 000 Billets (25 lettres de 1 000 billets)

Observations : Suite au décès de Georges Duval le 24 septembre 1919, cette coupure de la Banque de France fut sa toute dernière création numismatique.

Au recto comme au verso de ce billet français éphémère, les valeurs « 20 » sont mentionnées sans la devise.

C’est dans le contexte de la 1ère guerre mondiale, que ce billet de 20 Francs Bayard Type 1916 est la première création par la Banque de France d’une vignette à l’effigie d’une célébrité, en la personne du légendaire guerrier Pierre Terrail de Bayard, qui dorénavant contribuera aux visuels des billets français avec les mises en scène d’allégories chargées de valeurs et pleines de symboles comme le billet de 20 Francs Science et Travail ou de personnages mythologiques comme Démeter ou Hercule.

Portrait Bayard du Billet de 20 Francs

Portrait Bayard du Billet de 20 Francs
AVERS : P. DU TERRAIL BAYARD DEPAULIS. F.
REVERS : NÉ EN M.CCCC.LXXVI. AU CHATEAU DE BAYARD PRES GRENOBLE. MORT EN M.D.XXIV. GALERIE METALLIQUE DES GRAND HOMMES FRANCAIS. 1822.

L’on peut retrouver le même portrait que celui utilisé pour le billet dans une grande médaille en bronze, de la série « GALERIE METALLIQUE DES GRANDS HOMMES FRANÇAIS » datée de 1822, dans la quelle il est inscrit au verso.

Ce billet d’une valeur de vingt francs à la particularité d’avoir des dates de création antidatées. En effet, alors que le choix du billet a été approuvé le 11 janvier 1917 par le Conseil de la banque, les premières dates de création débutent rétroactivement au 1er juillet 1916. Cette rétroactivité permet d’obtenir le maximum de billets en adéquation avec les jours ouvrables du calendrier.

Dans le cadre du besoin très important en coupure de 20 francs, ce billet se verra ajouté, à partir de l’alphabet N°4001 du 20 février 1918, un neuvième chiffre à son numéro de contrôle.

La devise « sans peur et sans reproche » imprimée sur ce billet de banque rappelle la séance historique du 4 août 1914, par Monsieur Viviani, lorsqu’il fit part à l’Assemblée Nationale de l’ultimatum de l’Allemagne. C’est justement cette déclaration : « Nous sommes sans reproches. Nous serons sans peur » qui a inspiré la création du billet de 20 Francs Bayard.

Ce billet de banque d’une valeur de 20 francs illustre, par l’effigie du chevalier Bayard, une allusion heureuse aux fastes guerriers de l’ancienne France, contrairement à l’ancien billet de 20 Francs Bleu pour lequel, la Banque de France avait évité avec soin, tout emblème militaire ou symbole de la force guerrière. Même oubli, ou même intention, dans le billet de 5 Francs Bleu de la même époque. En effet, ce ne sont que figures pacifiques et cornes d’abondance débordantes de grappes et d’épis… Hélas ! de terribles événements sont venus rappeler qu’il faut dresser des faisceaux d’armes à côté des cornes d’abondance ! D’ailleurs, cette vignette glorifie aussi le travail des champs, père de la richesse et de la force. Témoin, au verso, le robuste faucheur aiguisant sa faux sur un fond d’épis.

Le principal reproche qu’il fut fait à ce papier-monnaie était d’être trop ressemblant, en terme de couleurs, au premier billet de 10 francs émis par la Banque de France, le billet de 10 Francs Minerve Type 1915 également réalisé par Georges DUVAL.

Ce billet français du début du XXème siècle, comme quelques rares autres billets de la Banque de France, n’a qu’une seule combinaison de signataires entre le Caissier Principal (Alfred Julien-Laferrière), et le Secrétaire Général (Paul Ernest-Picard).

Les derniers alphabets de cette coupure de 20 francs, du N°6465 au N°6600, n’ont pas été mis en circulation.

Le filigrane de ce billet français à l’effigie du Chevalier « Bayart » ou « Baïart » sera également utilisé pour protéger de la contrefaçon une coupure de « réserve » en l’espèce du billet de 3000 Francs Vert Type 1938 « non émis ».

D’après les archives de la Banque de France le projet initial, de ce billet de 20 francs issu de la gamme des billets patriotiques, avait pour personnalité Maximilien de Béthune dit Sully.

Dès 1924, les français se plaignent du retrait du billet de banque d’une valeur de 20 francs dans la circulation … « Grosse erreur » ; s’écrie-t-on à la Banque de France en 1927 : « Le billet de 20 francs n’a jamais été retiré. Nous n’en fabriquons plus, cette coupure étant considérée comme bâtarde et beaucoup moins pratique que celles de 5 francs ou de 10 francs. Mais elle continue d’avoir cours et nous en faisons l’échange chaque fois qu’on se présente à nos guichets à cet effet. Il est même surprenant, que certaines maisons de commerce aient affiché que le billet de 20 francs ne serait pas accepté en paiement. Le billet de 20 francs continue de courir, mais encore une fois, nous tenons à porter tous nos efforts sur les coupures qui offrent plus d’avantages à la circulation. ». En réalité, la contrefaçon pousse l’institution à un retrait progressif, les falsificateurs étaient arrivés à le reproduire avec assez de perfection pour qu’il devienne dangereux de le maintenir en circulation. C’est la raison pour laquelle, afin de lutter contre la pénurie de monnaie, la Banque de France intensifiera la mise en circulation des billets de 10 Francs Minerve.

Dans une contrefaçon du billet de 20 Francs Bayard conservée par la Banque de France (visible dans la collection du Citeco), il est permis de constater que les faux monnayeurs ne se sont pas privés de violer le code Pénal tant le choix des couleurs facilitait la contrefaçon. Par exemple, le 11 janvier 1922, « (…) le dénommé Bréchaut a été arrêté à Orléans pour émission et fabrication de faux billets de vingt francs Bayard. Il a avoué avoir fabriqué pour une valeur de 100000 francs de ces billets de banque et en avoir écoulé la moitié à Nice ».

Le billet de 20 Francs BAYARD et la presse française

Le billet de 20 Francs BAYARD et la presse française
N°10528 du Journal de Paris L’Eclair du mardi 2 octobre 1927 par Georges MONTORGUEIL
BAYARD SUR LES BILLETS DE BANQUE
Nous allons voir de nouveaux billets de banque avec le portrait de Bayard ; d’aucuns s’en étonnent qui se demandent ce que vient faire, sur des coupures de vingt francs, le Chevalier sans peur et sans reproche.
Je ne partage pas leur surprise ironique. Pourquoi ne verrions-nous pas associés enfin l’honneur et l’argent ? Cela nous reposera des aigrefins qui, même en guerre, et surtout en guerre, en plaident le divorce.
Les billets de banque sont, d’ordinaire ornés d’attributs, de devises et de symboles. L’allégorie officielle qui nous les fournit les emprunte au commerce et aux champs. On a rompu avec cette tradition, et l’on nous donne l’image d’un soldat. Du courage militaire on fait le fondement de la fortune publique : n’est-ce point la leçon même qui découle des jours que nous vivons ?
Et quel plus beau modèle choisir que Bayard ! Sa légende s’estompe dans les lointains de l’histoire, mais elle est fondée. Ses traits sont authentiques autant qu’indélébiles. Il vivait sous François 1er, et je vois qu’on lui en fait grief. C’est vrai, il était à Marignan.
N’est-il pas aussi à Verdun ? N’est-il pas sur la Somme, sur l’Yser, en Champagne ; n’était-il pas sur la Marne ? Où nos preux combattent, n’est-ce pas lui qui combat ; n’est-ce pas sa lignée ? Sont-ce point ses descendants ? On nous conte de nos soldats des prouesses où nous le retrouvons. Quatre siècles les séparent, eux et lui : les mêmes actions les rassemblent.
Bayard n’est pas moderne ! Vous ne lisez donc pas les communiqués ?
Quel plus beau livre de chevet pour un Français que « La très joyeuse, plaisante et récréative histoire du bon Chevalier sans peur et sans reproche, gentil seigneur Bayard », composée par le Loyal Serviteur ! A voir ce que nous voyons, ne s’imaginerait-on pas que toute notre splendide jeunesse aux armées l’a lue, qui maintenant la vit !
Il est possible que certains embusqués de l’arrière, plus préoccupés de ramasser des billets de banque que des citations, ne sentent point le clair reproche de cet aïel, qui répandit avec une prodigalité généreuse son sang pour son pays. « Je n’aurai oncques que deux maîtres : Dieu dans le ciel et le roi de France sur la terre. Jamais autre ne servirai. » Il tint sa promesse jusqu’à l’heure de cette mort sublime, sur le champ de bataille, alors que, tourné face à l’ennemi, il répondait au traître, qui osait le plaindre : « C’est, de vous qu’il faut avoir pitié, qui portez les armes contre votre prince, votre patrie et vos serments. »
On n’est pas accoutumé de recevoir de telles leçons d’un billet de banque ; mais par ce temps de Bolo — et de boleurs — qui courent, convenez qu’il n’est pas si mauvais qu’on y vienne. C’est le soufflet avant le verdict, et comme une première exécution.
Une coupure le choisit comme vignette : nos poilus l’eussent choisi pour patron. Bayard, c’est l’homme de guerre de chez nous, le soldat devenu légendaire pour ce qu’il fut brave dans l’action, et généreux dans la victoire. « Il a été en plusieurs guerres, dit son biographe, où il y avait des Allemands qui, au déloger, mettent volontiers le feu en leur logis ; le bon Chevalier ne partit jamais du sien qu’il ne sût que tout fût passé, ou qu’il ne laissât garde afin qu’on n’y mît pas le feu. »
Quel contraste entre les chefs allemands, qui ont érigé la terreur et la destruction en système, déchaîné mécaniquement le crime, obligé aux cruautés la brute dans le soldat, et notre Bayard, hostile au pillage, doux au vaincu, pitoyable aux pauvres gens, qui se fait scrupule, en leurre ennemie, de rien prendre sans payer, courtois et chevaleresque, protecteur des femmes, qui faisait pendre, pour l’exemple, en haine de la barbarie, ses propres soldats, à l’entrée d’une grotte où ils avaient inhumainement enfumé les malheureux paysans qui y avaient cherché asile !
Les Allemands ont appris à le connaître Quarante mille Allemands avaient envahi le nord de la France. Une seule place s’opposait à leur marche, dont les fortifications étaient ruinées : Mézières. Tout y manquait : armes, vivres et munitions. Seul de son avis, Bayard en proposa la défense. Sa statue, dans la ville lorraine, porte, sur son socle, les paroles par lesquelles il accueillit le héraut allemand, qui le sommait de se rendre :
« Héraut, mon ami, vous vous en retournerez et direz à Messeigneurs de Nassau et Francisque : Puisque le Roi m’a fait l’honneur de s’en fier à moi pour garder cette ville, j’espère la lui conserver si longuement, qu’il ennuiera beaucoup plus à vos maîtres d’être au siège, qu’à moi d’être assiégé, et que je ne suis plus enfant qu’on étonne de paroles. »
Tenir était la consigne. Tenons : ils ne passeront pas. Ils ne passèrent pas, et la France fut sauvée !
La faute des vaincus de Mézières — et de Verdun — est d’avoir cru que Bayard était mort.
Il n’était pas mort : l’âme de la France qui l’avait façonnée est immortelle. A la provocation allemande, le 3 août, le président du Conseil répondait par l’admirable discours que nul n’a oublié. Pour prouver que la France continuait, la devise qu’il adoptait était celle même de Bayard, — car tout notre passé nous remontait dans un suprême appel aux forces ancestrales.
« Nous sommes sans reproche, disait M. Viviani ; nous serons sans peur. »
Qu’une coupure, émise, en pleine guerre, s’inspire de cette devise, et nous enseigne qu’à cette heure l’honneur par les armes est le seul garant de nos biens, tenons pour juste et opportune la leçon, — encore que pour la première fois, peut-être, un billet de banque se fasse professeur de moralité.

Le 25 octobre 1943, l’effigie de « Bayard » fut également utilisée par La Poste pour l’émission d’un timbre rouge d’une valeur de 2 francs 40 centimes avec une surtaxe de 4 francs au bénéfice du Secours national.

Référence : Catalogue FAYETTE N°11

Ordre chronologique : Cette valeur succède au billet de 20 FRANCS BLEU et précède la coupure de 20 FRANCS SCIENCE ET TRAVAIL.

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