20 FRANCS BLEU
Ce billet de 20 Francs Bleu de la Banque de France a été imprimé du 2 janvier 1906 au 12 février 1913 et mis en circulation à partir du 30 juillet 1914.
D’après : une œuvre de CHAZAL, gravé par DUJARDIN.
Impression : Bleu/Marron. Date, les numéros et les signatures imprimés en noir.
Billet recto : Deux statues de MERCURE et CÉRÈS sur un socle en pierre entre lesquels se trouve la valeur faciale « 20 » imprimé en bleu. Dans le champ sur fond de coujeur bistre, des médailles de personnages mythologiques évoquant le monnayage grec, encadrés par le chiffre de la valeur du billet « 20 » et le monogramme « BF » de la Banque de France. Au dessus, « VINGT FRANCS » en bleu sous l’étendard BANQUE DE FRANCE.
Billet verso : Deux médaillons des bustes de CÉRÈS et MERCURE. Aux quatres angles, la valeur faciale en chiffre gras « 20 ». Sur un ancien parchemin, l’article 139 du Code pénal.
Dimension : 150 x 100
Filigrane : Profil d’une tête de femme à gauche, en dessous, inscrit en lettres capitales « BANQUE DE FRANCE ».
Nombre d’alphabets : 4 236
1 Alphabet : 25 000 Billets (25 lettres de 1 000 billets)
Référence : Catalogue FAYETTE N°10
Observations : La mise en circulation de cette valeur de 20 Francs Type 1905 interviendra seulement deux jours avant la 1ère guerre mondiale.
Pendant l’été 1914, et pour faire suite à la demande du public français qui est troublé par la difficulté dans laquelle il se trouve de trouver du numéraire, la Banque de France décide de mettre en circulation les billets de banque de 20 Francs Bleu et de 5 Francs Bleu simultanément en vue de faciliter les échanges.
Plusieurs billets français ont fait l’objet d’une reproduction de leurs visuels sur une carte postale, comme le billet de 5 Francs Bleu Type 1905, le 10 Francs Minerve Type 1915, le 20 Francs Bleu Type 1905 (avec un soldat combattant de la guerre de 1914-1918 qui désignant le billet avec le pouce déclare : « Un comme çà de temps en temps, ça fait toujours plaisir »), et le 500 Francs Bleu et Rose Type 1888.
Un article de presse du journal LE FIGARO daté du 5 novembre 1915 raconte une anecdote sur le refus de rendre la monnaie par une guichetière du métro à un usager qui souhaite acheter des tickets avec un billet de banque de 20 francs Bleu : « Pour en revenir à l’accaparement, signalons l’apparition d’une nouvelle forme de ce délit, dont un de nos amis fut victime hier. Notre ami s’étant présenté à un guichet du Métropolitain et ayant demandé un carnet de tickets de 1ère classe à 2 francs 50, voulut payer avec un billet de vingt francs. Refus du billet. Comme la buraliste avait un stock de petits billets de cinq francs, notre ami demanda alors deux carnets de tickets à 2 francs 50, faisant ainsi un achat de cinq francs, et espérant qu’on lui rendrait sur son billet de vingt francs trois billets de cinq francs. Nouveau refus. La buraliste n’admettait pas le billet de vingt francs et entendait garder ses billets de cinq francs. Le billet de vingt francs de la Banque de France est-il donc considéré par l’administration du Métropilitain comme un assignat ? Non, certes. L’accaparement des billets de cinq francs n’est ici imputable qu’à l’indélicate buraliste, et nous ne signalons ce fait franchement délictueux que pour inciter l’administration du Métropolitain, qui ne saurait être soupçonnée de s’en rendre complice, à surveiller étroitement son personnel. »
Origine et caractéristiques : Ce billet reprend les caractéristiques du 20 francs type 1873 « Bleu et bistre » gardé en réserve depuis cette date, mais diffère par ses textes imprimés en bleu et par un papier de meilleure qualité. C’est précisément pour éviter que les usagers soient troublés par la différence de papier et suspectent à tort une contrefaçon qu’est décidé de changer la couleur du texte « vingt francs », ainsi que d’intervertir numéro de contrôle et date de création.
La vignette en bleu et le « semi de médailles » en bistre clair en rendent la reproduction photographique très difficile. Le filigrane présente en outre la particularité d’assembler un visage en demi-teintes, des lettres claires et des lettres foncées.
Sa préparation s’inscrit dans le contexte des tensions internationales de 1905, avec l’Allemagne notamment, qui laissent présager un conflit armé. Le ministère des Finances et la Banque de France s’attendent à voir se renouveler la disparition des pièces de monnaie en or et en argent qui s’était produite déjà lors de la guerre de 1870 en raison de l’épargne de précaution opérée par la population.
Sa fabrication débute en mars-avril 1906 dans l’objectif d’en stocker dans plusieurs succursales de la Banque de France réparties sur l’ensemble du territoire, ce qui sera fait d’août 1911 à janvier 1912 à hauteur d’environ 30 millions de billets.
Ordre chronologique : Cette valeur succède au billet de 20 FRANCS NOIR et précède la coupure de 20 FRANCS BAYARD.