100 francs Luc Olivier Merson

100 Francs Luc Olivier Merson

À propos du billet de banque de 100 Francs Luc Olivier Merson, ci-dessous une amusante communication, faite par Monsieur le Docteur G. Durante à la Société Médico-historique lors de la mise en circulation de cette coupure polémique.

La critique scientifique 

Je ne saurais laisser passer sans le signaler un nouveau-né qui a sa place dans l’histoire artistique de notre pays et qui, d’autre part, relève du monde médical de par des tares pathologiques trop évidentes.

Je veux parler du nouveau billet de 100 francs de la Banque de France.

Je ne m’occuperai pas ici de la question artistique. Est-ce une oeuvre d’art ou simplement une mauvaise chromo Aux artistes à décider, car chacun sait que le bon public ne connaît rien à la chose.

Au point de vue pratique, nous regrettons que l’inscription : « Cent francs  » au milieu du recto soit la seule indication de la valeur qu’on signale la valeur du billet, ce qui sera un inconvénient lorsque d’autres valeurs seront émises sur ce nouveau type. Il est vrai que, par contre, la signature du peintre se trouve répétée deux fois sur chaque face (une fois en abrégé). N’aurait-il pas mieux valu remplacer par des chiffres apparents ces signatures pratiquement peu utiles ?

Mais arrivons aux points qui nous intéressent plus directement.

Le plus important est l’enfant qui occupe le recto à gauche et qui est un cas nettement pathologique.

Solidement campé sur son pied gauche, il ne touche qu’avec peine le sol de la pointe de son pied droit, et ceci bien que la jambe et la cuisse soient parfaitement rectilignes, et que le bassin, relevé à gauche par un déhanchement naturel, s’abaisse fortement du côté droit. Si l’on tient compte de l’abaissement du bassin de son côté, le membre inférieur droit doit avoir 10 à 12 centimètres de moins que le gauche, peut être même davantage.

Ce pauvre petit boiteux est, du reste, bien conformé. La fesse, la cuisse, la jambe, ne présentent, en particulier, pas traces d’atrophie ; il ne s’agit pas ici d’un arrêt de développement suite de paralysie infantile. La rectitude des membres sur le tronc permet d’éliminer la coxalgie. Aucune incurvation rachitique. Pas de déformation du crâne pas de brièveté du membre supérieur ou de la cuisse permettant d’invoquer l’achondroplasie.

Nous sommes donc amené à admettre que M. LOM (voyez le rocher où un gros 100 aurait été plus utile) a dû prendre comme modèle un enfant atteint d’un arrêt de développement simple, d’une pure micromélie congénitale et partielle, affection très rare sur laquelle nous ne possédons encore que peu ou pas de documents.

Malchanceux jusqu’au bout, cet enfant est enfin si malencontreuse ment placé que sa région fessière se trouve inévitablement traversée par le trou d’épingle de la Banque. Il y a là sans doute une intention allégorique de l’artiste qui a voulu rappeler que cette région est le lieu d’élection pour les injections sous-cutanées profondes.

Signalons en passant le mouton que tient cet enfant. Couvert de laine blanche sur la tête et le tronc, il paraît complètement dépourvu de poils sur les membres qui sont couleur chair. Il y a là une affection de la peau à localisation très spéciale.

Près de l’enfant, une paysanne debout appuie sur le cadre central son bras gauche jusqu’au coude. Bien que l’avant-bras ne soit pas soutenu, la main tombe presque à angle droit. Il y a certainement là une paralysie des extenseurs.

Reste enfin l’ouvrier qui occupe le verso. Pourquoi sa main gauche s’appuie-t-elle sur sa cuisse droite ce qui semblerait nécessiter une rotation en avant de l’épaule qui fait défaut.

Cette position rappelle celle du monoplégique qui, lorsqu’il s’assied, ramène avec l’autre main, ou lance en quelque sorte sur ses genoux, par un mouvement de rotation du tronc, son membre paralysé qui vient souvent s’accrocher sur la cuisse du côté opposé. Cette main, du reste, à la paume étalée, aux premières phalanges étendues et aux 2ème et 3ème phalanges fléchies, rappelle certaine griffe cubitale comme la paysanne fait penser à la paralysie radiale. Nous nous bornerons à signaler en terminant l’allongement plutôt excessif de la jambe gauche de la Fortune.

Monoplégie ou paralysie cubitale de l’ouvrier, paralysie radicale de la paysanne, affection épilante du mouton, et surtout micromélie partielle considérable de l’enfant, telles sont les tares pathologiques que nous montre le nouveau billet de la Banque de France. Il mérite donc de figurer dans la galerie de la Chronique médicale, à laquelle je souhaite d’en réunir de nombreux exemplaires afin de pouvoir en établir une étude abondamment documentée.

La réponse de Luc-Olivier MERSON

A cette communication M. Luc-Olivier Merson a répondu par une lettre qu’il a envoyée aux journaux et dans laquelle il dit :

« Ce n’est que la répétition d’une critique publiée par le docteur Landouzy sur le même sujet et qui n’a pas eu le don de m’émouvoir.

Cela n’a pas plus d’importance pour moi que n’en aurait aux yeux de ces messieurs de la Faculté la liste de tous les bras et jambes plus ou moins mal ressoudés par eux.

J’ajouterai que ces critiques justes ou fausses ne s’adressent qu’au billet gravé qui ne ressemble que vaguement au modèle que j’ai fourni. »

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