COLLECTIONNER LES BILLETS FRANÇAIS

Avant de collectionner les billets français et avant de vous lancer dans la collection de billets français, achetez le livre de référence ! Ce conseil est la base de tout début de collection. Si vous lisez ces lignes, c’est donc déjà chose faite.

Objet du quotidien, conçu comme une œuvre d’art mais aussi expression du Politique, réalisé avec les moyens techniques les plus perfectionnés, sécurisé, numéroté et pourtant accessible à tous, le Billet de Banque est adapté à la collection comme aucun autre domaine.

Connaître l’Histoire des billets français

La Banque de France a été créée en 1800. Après l’échec des assignats révolutionnaires, elle est prudente et les billets émis peu nombreux. Les premiers sont encore datés d’après le calendrier révolutionnaire, les valeurs faciales sont très importantes (500 Francs Or, 1000 Francs Or) et les tirages très faibles. Signés et numérotés à la main, quelques milliers d’exemplaires sont émis. Les garanties doivent être maximales pour construire la base du papier-monnaie: la confiance.

Il faudra attendre presque cinquante ans et la seconde moitié du XIX^ème siècle pour voir apparaître des émissions plus larges et des valeurs moins élevées. La démocratisation du billet de banque est en marche. Dès la fin du XIX^ème siècle, le peuple a accès à ce mode de paiement ; le monde entier l’adopte : le XX^ème siècle sera celui du billet de banque.

En France, durant le XIX^ème siècle, une cinquantaine de billets différents ont été émis. Au XX^ème siècle, nous comptons environ soixante-dix types. Cela peut sembler une quantité faible, mais les variantes et les particularités sont très nombreuses. Les billets français sont datés, signés, numérotés. Des séries se constituent, des raretés naissent. Certains billets circulent plus de quarante ans, d’autres quelques années seulement. Certains sont modifiés, d’autres réévalués. Toutes ces différences sont le fondement de la collection.

Établir l’état de conservation du billet

Objet usuel par excellence, l’état de conservation est un point essentiel dans la valeur d’un billet. Avant de collectionner, il faut savoir en évaluer la qualité : degré et type d’usure, pliures, épinglages, taches, sont des critères très précis et codifiés permettant d’établir l’état de conservation du billet et, par conséquent, sa cote de collection. Les écarts de prix peuvent aller de 1 à 100 pour un même type de billets. Certains n’ont même jamais été retrouvés en état NEUF.

Les quelques pages du chapitre « Les états de conservation » vous aideront à y voir plus clair. Comme pour d’autres collections (monnaies, timbres, livres rares par exemple), les qualités sont codifiées, les termes utilisés sont importants : ils permettent aux collectionneurs de s’accorder sur un état et d’en déduire une valeur, une cote.

Estimer la rareté d’un billet

Comment un billet, émis à des millions d’exemplaires, peut-il être rare ? Contrairement à d’autres objets, le billet a la particularité d’être remboursable : sa valeur n’est donc que temporaire. La Banque de France le conçoit, décide de sa valeur, l’imprime et, quelques années plus tard, le retire de la circulation pour le remplacer par un autre modèle. Le public a ensuite un temps limité durant lequel il peut échanger ses billets à leur valeur. Après la démonétisation, il est trop tard ! Sur les millions d’exemplaires émis, seuls les oubliés, les mis de côté ou les perdus subsistent donc au bout de quelques années. En juin 1945 pourtant, un événement change la donne : la guerre est terminée, mais certains en ont profité pour accumuler des fortunes. La Banque de France décide que les Français n’auront que douze jours pour échanger leurs billets, avec une limite de 5000 Francs par personne. Ensuite, ils n’auront plus aucune valeur : ils ne seront plus ni échangeables ni remboursables ! Soixante-quinze ans plus tard, on retrouve encore parfois des liasses de billets dont les propriétaires, par manque de temps ou par prudence, n’ont pas échangé leurs « économies ».

Mises à part les émissions du XIX^ème siècle, il n’y a donc pas réellement d’échelle de valeur par rapport à l’ancienneté. Des billets de 1920 peuvent valoir quelques euros, d’autres des années 80, des milliers. Dans cet ouvrage vous constaterez que certains billets sont plus rares que d’autres, mais que, même au milieu des plus communs, se cachent souvent des détails qui bouleversent leur valeur.

Collectionner les billets français, c’est donc s’intéresser au XX^ème siècle, mais aussi aux grands artistes qui ont participé à leur création, à l’Histoire de France mise en valeur par des personnages ou des lieux célèbres, à la manière dont les pouvoirs successifs se sont mis en images et représentés, à la technologie utilisée pour sécuriser et imprimer. Enfin, collectionner les billets français c’est aussi retrouver une histoire personnelle ou familiale liée à ce rectangle de papier découvert dans un livre, une boîte à souvenirs, offert par un grand-père ou reçu en étrennes, pieusement conservé ou vite dépensé pour l’achat de quelques bricoles …

La cote des billets de la Banque de France et du Trésor Fayette

Bien ranger les billets pour les conserver

Il existe plusieurs albums et classeurs de rangement pour vous permettre de conserver la qualité de vos billets dans le temps, tout en les consultant régulièrement sans avoir à les manipuler. il est important, même si c’est frustrant, de ne pas toucher directement le papier avec ses mains. Le modèle d’album pour ranger les billets le plus répendu est le classeur billets qui permet de ranger aussi bien les petits billets que les grands format type 500 Francs Bleu et Rose ou 1000 Francs Cérès et Mercure. En effet, il existe des pages entièrement noires ou transparentes, afin de rendre visible le recto et le verso de chacun de vos billets, avec 3 cases, 2 cases ou même 1 case.