Les pièces de 1 centime et 2 centimes d’euros vouées à disparaître ?
Les petites pièces cuivrées ont-elles encore un sens, à l’heure du paiement numérisé généralisé ? Ce lundi, la Commission européenne a annoncé le lancement d’une évaluation et d’une «analyse d’impact» sur l’utilisation des pièces de monnaie de 1 et 2 centimes. Cette étude, annoncée dans le programme de travail de l’Union, s’inscrit dans le cadre des règles régissant les pays membres de la zone euro : ces dernières intiment à Bruxelles de revoir «périodiquement l’utilisation de différentes dénominations de pièces en euros en termes de coûts et d’acceptabilité publique».
Dans le détail, la consultation sera ouverte et accessible aux citoyens. Elle durera quinze semaines. Objectif du processus : comprendre si ces pièces qui encombrent les poches des uns mais font le bonheur des autres ont encore un rôle à jouer, ou si elles ont fait leur temps. Forte des remontées de ses recherches, la Commission devra décider, d’ici la fin de l’année prochaine, si elle doit introduire des «règles d’arrondi uniformes pour les paiements en espèce dans la zone euro» : le cas échéant, une règle serait votée pour «arrondir les paiements en espèces à cinq centimes près», afin d’éviter d’avoir recours à ces petites pièces. «Cela pourrait entraîner la suppression progressive des pièces de 1 et 2 cents», précise l’exécutif bruxellois.
La possibilité de supprimer ces pièces de monnaie a été avancée très rapidement, quelques années à peine après leur introduction. Plusieurs États membres – la Belgique en 2014, l’Irlande en 2015, la Finlande en 2002 ou encore les Pays-Bas en 2004 – ont d’ores et déjà choisi d’arrondir les paiements en espèce, à cinq centimes près, afin de bannir ces pièces.
En 2018, Bruxelles avait publié un rapport soulignant les «coûts élevés de production et de traitement» de ces deux pièces, et sur leur «perte importante» par les usagers. «En règle générale, les consommateurs reçoivent davantage de pièces d’un et de deux cents qu’ils n’en dépensent», relevait le document. En outre, «la grande majorité des citoyens de la zone euro sont favorables» à la suppression de ces pièces, notait le rapport, citant un sondage.
Une modification ne pourra cependant être prise à la légère. D’abord, les pièces de 1 et 2 centimes restent très nombreuses : elles représentaient, fin 2017, près de la moitié des pièces émises dans la totalité de la zone euro. «Statistiquement parlant, chaque citoyen de la zone euro détient 181 de ces pièces», soulignait la Commission. En outre, les citoyens européens craignent de voir les prix augmenter, en cas de suppression de ces pièces et de règle d’arrondi généralisée. La consultation menée par la Commission à partir de ce lundi viendra notamment actualiser les conclusions de ce rapport et devra apporter des éléments de réponse aux questions de l’exécutif européen.
Après cette période d’évaluation, Bruxelles décidera si le maintien des pièces présentant les ^plus petites valeurs nominales reste justifié ou non.
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Un coût de production plus important que leur valeur
Ce qui pousse les institutions européennes à mener cette étude, c’est le coût élevé que représente la production de cette petite monnaie.
Selon la Commission entre, 2002 et 2013, la fabrication des pièces de 1 et 2 centimes a coûté 1,4 milliards d’euros à la zone euro, soit 12,7 millions par an en moyenne.
D’ailleurs, les pièces de 1 centime sont aujourd’hui fabriquées à perte, puisque le coût de fabrication de chacune d’entre-elles est de 1,2 centime.
Autre enjeu clé sur lequel devront trancher les autorités si elles suppriment les petites pièces : quelle règle d’arrondi imposer pour les nouveaux prix ?
Elles devront veiller à ce que les citoyens ne perçoivent pas cette suppression comme une mesure débouchant sur une hausse des prix.
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