Le billet de banque dans la France du XIXè siècle

Le billet de banque dans la France du XIXè siècle

Le billet de banque dans la France du XIXè siècle

Le billet de banque dans la France du XIXè siècle

Découvrez dans notre blog, le billet de banque dans la France du XIXè siècle dans son environnement parisien fait de souterrains et de caves aux caractéristiques très étudiées.

Le billet de banque

Il est un fait que le public ignore, c’est que depuis l’année 1814, les billets ont été entièrement renouvelés. A ce moment d’invasion étrangère, sur l’instigation de M. Laffite (le seul que les actionnaires aient nommé), et dans la crainte que les armées alliées ne fabriquassent elles-mêmes des valeurs, les anciennes planches furent brisées. — C’était brûler Moscou pour l’empêcher d’être prise…

Emission et incendie de billets de banque

Les billets de banque, depuis 1815, s’émettent par alphabets, — d’abord A — 1 jusqu’à 999,909, et ainsi de suite, quel que soit la somme que ce billet représente ; — quand on arrivera à épuiser le Z, on reprendra la marque A à rebours, en mettant le chiffre avant la lettre — 1 A par exemple ; ce qui ferait un alphabet nouveau, une marque inédite suffisante pour un demi-siècle. On en est à la lettre M…

Les billets usés, lacérés, souillés, se brûlent et se remplacent par d’autres qui prennent un numéro nouveau à la suite de l’alphabet commencé. Cette opération se fait avec procès-verbal à l’appui, en présence des censeurs. On a brûlé comme lacérés en 1861 pour plus de 299.127.300 francs de billets de banque, c’est-à-dire 421.016 billets de moins qu’en 1860. Les censeurs de la Banque attribuent cette diminution à la disposition prohibitive qui défend de mettre des billets de banque dans une lettre non chargée.
Il y a un an, on envoyait en effet par la poste, en deux lettres, pour éviter le vol, un billet de la Banque de France coupé par moitié, ce qui donnait à son imprimerie, pour leur remplacement, un surcroît de besogne.

Comment on fait les billets de banque ?

Il n’est pas sans intérêt de savoir comment se fabrique le billet de banque. La gravure est confiée à un artiste éminent. Il fait son travail dans un local dont il ne peut sortir. Il est pour ainsi dire gardé à vue. M. Pennemacker, le chef de l’école de la gravure, était chargé récemment d’un travail. Notre ami de Bragelonne alla le voir, et ne put lui parler que devant le préposé, un vénérable et inflexible invalide.

Le sujet qu’il gravait avait été peint d’abord en un immense tableau. Puis réduit par la lithographie. Puis enfin confié à son burin exercé. Après le dessin vient le papier. — Il est fabriqué par la papeterie du Marais ; la pâte se fait et le velin s’obtient devant un commissaire spécial qui compte les feuilles, emporte les planches représentant le filigrane et donne quittance.

L’impression a lieu dans l’enceinte même de la banque, par le moyen d’une presse à bras. L’ouvrier qui fabrique des millions par heure, gagne 8 francs par jour, comme le contrôleur qui signe en troisième chaque valeur a des appointements de mille écus.

Jadis la Banque imprimait elle-même ses bons de caisse, ses récépissés, et généralement tout le matériel typographique dont elle a besoin. Aujourd’hui, elle s’est déchargée de ce travail. C’est M. Paul Dupont qui réalise sur ces fournitures un bénéfice bien supérieur à ses émoluments de député.

Le billet de banque a un recto et un verso. Le dessin double a été longtemps l’objet d’une recherche assidue dans le monde typographique. Il fallait que les deux motifs se rapportassent exactement comme si c’était la première impression qui traversât le papier. C’est un ouvrier ivre qui trouva le moyen par hasard. Après avoir encré, il oublia de placer le papier sur le tympan ; il s’enduisit d’encre, et quand après avoir reconnu son erreur, il mit la feuille sur cette toile noircie, le billet à deux faces exactement correspondantes était trouvé. Il y a un Dieu, même à la Banque, pour les ivrognes. Aujourd’hui, en dévoilant ce petit mystère, je ne commets aucune indiscrétion. L’invention de l’ivrogne est devenue le secret de Polichinelle… les contrefacteurs en ont la pratique… La Banque a, d’ailleurs, renoncé aux vignettes uniformes. Elle fait graver en ce moment des billets de cent francs, dont les deux pages auront deux motifs différents, et dont la partie artistique acquerra plus d’élégance et de correction.

Précaution contre la contrefaçon des billets de banque

Il a été proposé, à diverses reprises, d’émettre des billets de cinquante et de vingt-cinq francs. La Banque a repoussé ces projets. Plus le billet de banque est petit, plus il peut être contrefait. Un faussaire qui présente un billet de banque de mille francs excite l’attention, quand il n’a pas une position de fortune qui en explique la possession. Tout le monde peut posséder vingt-cinq francs sans inspirer méfiance ou convoitise. Il est impossible de contrefaire parfaitement un billet de banque. La Banque ne se trompe pas ; mais c’est le public qu’il importe d’éclairer, pour déjouer le crime. On a cherché l’encre indélébile. La vignette inimitable. Le papier de sûreté.

L’Académie a déclaré qu’il n’est pas possible de faire du papier de sûreté absolue. L’éminent M. Dumas crut avoir trouvé un jour l’encre indélébile : il en publia même naïvement la recette dans le Moniteur. Cette encre devait résister à tout lavage et à toute falsification. Or, un pauvre maître d’écriture, aujourd’hui pensionnaire des Petits-Ménages, vint prier l’habile chimiste de lui écrire de sa main la recette miraculeuse. Vingt-quatre heures après, il lui apportait la pièce falsifiée en dix endroits. Dans sa modeste chambre d’octogénaire, il n’avait employé, pour arriver à ce résultat, que deux sous de savon noir des blanchisseuses !

Le papier employé est composé de deux feuilles superposées, de pâtes différentes ; la face interne est de chiffon pur, l’externe de pâte verte, c’est-à-dire obtenue directement de chanvre vierge, et par conséquent très résistante, en dépit de son extrême minceur.

Les filigranes des billets de banque ne sauraient être imités totalement. Examinons-les. Ils offrent des parties claires et des parties obscures. Ils ont trois tons distincts : gris, blanc, ombré, l’arc-en-ciel de la sécurité, et avec un peu d’étude, le premier commerçant venu distinguera un billet faux comme s’il se nommait Monteaux, Astruc ou Benjamin Lunel.
La Banque glace ses billets avec un vernis particulier qui entrave singulièrement toute tentative de report sur pierre. Le même enduit, frotté sur un billet, enlève les retouches frauduleuses, comme l’esprit-de-vin fait justice des profanations opérées sur les toiles de prix.

La Brique de banque

Mon excellent confrère et collaborateur, M. Charles Maurice, auquel j’ai emprunté bien des détails sur la partie matérielle des billets de banque, raconte ainsi qu’il suit l’anecdote de la brique de banque.

La Banque de France paie à représentation tous ses billets. Elle a fait plus encore, elle a payé sur présentation d’une brique. Un huissier, qui venait de dresser un inventaire chez un paysan breton décédé, fut fort étonné d’apercevoir un billet de banque collé contre un des murs de cette chétive de meure. Le défunt, qui l’avait trouvé sur la grande route, et qui n’y avait vu qu’une image, en avait orné sa muraille. Il y avait vingt ans qu’il était là entre le Juif-Errant et Geneviève de Probant, sans qu’aucun visiteur en eût soupçonné la valeur.
La brique fut détachée, envoyée à Paris et présentée à la Banque, laquelle paya sans hésitation. Seulement, comme il n’eut pas été commode de remettre un pareil billet en circulation, il fut biffé et conservé dans les archives.

Les caisses et les caves de la Banque

Le coté légendaire de la Banque, c’est l’endroit où elle place son numéraire. Les caves de la Banque de France ressemblent, sans comparaison morale, bien entendu, à ces caveaux du conte arabe dans lesquels on entrait en disant : Sésame, ouvre-toi.

Seulement, rue de la Vrillière, la chose est encore plus épineuse. Depuis cinq ans, hormis S. Exc. l’ambassadeur de Perse, qui, en sa qualité d’Oriental, est friand de merveilles, nul laïque n’a été admis à saluer le veau d’or dans son étable. Pour ouvrir la porte des caves de la Banque, il faut la présence du censeur, du Caissier Principal et du Gouverneur. Le caissier en chef s’appelle SOLEIL, un vrai nom pour le plus important homme d’écus ! Les rouleaux de louis resplendissent autour de sa tête vénérable comme autant de rayons blonds et lumineux ; l’or chatoie, comme une auréole, autour de ce front plissé. Heureux ceux sur lesquels ce Soleil se lève…

La caisse est fournie par Fichet, son mécanisme est à l’épreuve, et donne, assure-t-on, un signal d’alarme quand une main indiscrète y touche, même en se jouant. Dame Lucrèce devant Tarquin, Jeanne d’Arc devant les Anglais, n’ont jamais eu autant de pruderie, de collet-monté que cette boite de fer d’une vertu à toute épreuve.

Après la caisse vient la serre, un emplacement circulaire qui contient le trop-plein, les titres, les actions, les pierres précieuses, les dépôts ; car, pour certains personnages, la Banque est une lionne mère de famille qui protège les trésors non monnayés. Le duc de Brunswick déposait jadis, quand il allait en voyage, son admirable collection de pierreries. La loterie du lingot d’or avait obtenu l’autorisation d’y laisser son gros lot véritable, dont le fac-similé en plâtre doré charmait les badauds du passage. Mlle Mars, qui avait été volée plusieurs fois, y logeait ses diamants.

Après la serre viennent les caves. J’en ai la description exacte et authentique. La porte est dans un mur, invisible et bardée de fer, comme une porte de mélodrame ; seulement le traître n’en a pas la clef. Elle tourne sur elle-même à la façon des huis italiens. Elle est à secret de combinaison. On l’ouvre, et on se voit devant un escalier à spirales si étroit, qu’un seul homme de front y peut passer, à la condition d’être d’un embonpoint modéré. L’escalier a quarante-trois marches. Au bout de ce conduit se dresse une seconde porte, basse, défendue comme une forteresse par un bouclier d’airain. Dès qu’elle a crié sur ses gonds, on est arrivé à destination… On nage en plein Pactole…

Les caves ressemblent assez aux grands celliers du Médoc. Elles ont 428 mètres de longueur. Des deux côtés se trouvent des boites carrées, de la hauteur de deux pianos superposés. Leur couvercle a des anses et est doublé de plomb, afin que l’opération du scellement soit toujours possible.

L’employé chargé de retirer et de déposer les valeurs nécessaires aux agios de la semaine, monte à la surface avec une échelle…. et il plonge ses mains dans les trésors… Sur chaque caisse on voit des inscriptions qui augmentent la ressemblance avec le caveau d’un grand propriétaire vinicole. Il est fâcheux qu’à l’imitation complète des possesseurs de vignobles on ne soit pas admis dans ces souterrains somptueux pour y goûter des échantillons… Si la chose était possible, on ne manquerait pas de chalands.

En cas d’incendie, de guerre civile, les caves de la Banque peuvent être inondées par mesure de précaution. Mais, pour arriver à ce résultat, il n’est pas besoin des moyens compliqués que l’imagination du publics a inventés… Les pompes à incendie suffiraient parfaitement à cette opération protectrice.

Malgré ces précautions, la Banque faillit, il y a quelque vingt ans, être surprise. Un homme avait loué une cave dans la rue des Bons-Enfants. Chaque jour, il sortait avec un panier plein, hermétiquement fermé. Ce n’était pas du vin qu’il emportait… son cellier n’en pouvait pas contenir plus de mille bouteilles. Ce n’était pas de la marchandise… il ne faisait aucun commerce. Ce manège dura deux ans. Pendant deux ans, le mystérieux locataire sortait chaque soir avec son panier rempli et le rapportait vide. Une nuit, on le suivit. Il alla jusqu’à la rivière et y jeta le contenu du panier. De la terre…, de la terre fraîchement retournée… On fit une perquisition dans sa cave, et on aperçut à quel travail de patience il se livrait. Il creusait un souterrain pour arriver aux caveaux de la Banque.

Le rangement des billets de banque

Les billets de la Banque de France se rangent dans un album pour classer les billets de type petit format ou un album de rangement de grande taille.

Album pour billets

Album pour billets

La valeur des billets de banque

Pour connaître la valeur des billets de banque français découvrez le catalogue de cotes : « La cote des billets de la Banque de France et du Trésor ».

La cote des billets de la Banque de France et du Trésor

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