Le timbre-poste

L’idée du timbre-poste est née il y a exactement un siècle. Mais il ne suffit pas qu’une idée soit bonne et féconde pour qu’on s’empresse de la réaliser. Il nous faudra attendre cinq ans encore avant de célébrer le centenaire de la création du premier timbre-poste français.

L’Angleterre, en effet, première en date, adopta le timbre-poste en 1840. Nous ne nous hâtâmes pas de l’imiter : le premier timbre-poste français ne fut créé qu’en 1849. Or, il est singulier que, la poste existant depuis des siècles, personne n’ait songé auparavant à ce mode d’affranchissement. On vous dira que les Anciens avaient des messagers et que, chez nous, dès le règne de Charlemagne, les rois transmettaient leurs ordres dans les provinces par le moyen de courriers postaux. C’est possible. Mais il faut arriver au règne de Louis XI pour trouver l’institution postale régulièrement organisée. C’est le monarque qui en jeta les bases.

La poste avant le timbre-poste français

Il est vrai que Louis XI ne concevait cette institution que pour le service royal et ne se souciait guère de celui des particuliers ; mais ces derniers ne devaient pas tarder à apprécier pour eux-mêmes l’utilité des postes et à tirer parti de leur établissement. L’ordonnance de Louis XI est datée de « Luxies », Cette ville s’appelle aujourd’hui Lucheux ; elle est située près de Doullens, dans la Somme ; et le beffroi où le Roi signa l’édit, le 19 juin 1464, existe toujours.

Dans cet édit, Louis XI déclare « qu’il est moult nécessaire et important à ses affaires et à son estat de savoir diligemment nouvelles de tous comtés, et y faire, quand bon lui semblera, savoir des siennes ». Par cet objet, il prend la détermination « d’instituer en toutes les villes, bourgs et bourgades et lieux que besoin sera, jugés plus commodes, un nombre de chevaux courant de traitée en traitée, par le moyen, desquels ses commandements puissent être promptement exécutés, et qu’il puisse avoir des nouvelles de ses voisins quand il voudra…».

A la tête de ce service, Louis XI plaça un officier de la Couronne, qui portait le titre de « Conseiller grand’maitre des coureurs de France ». Ce haut fonctionnaire avait sous ses ordres des « maîtres tenant les chevaux coureurs pour le service du Roy », lesquels devaient assurer l’entretien des relais et faire office de postillons. Le grand’maitre des postes devint rapidement un personnage considérable. Le Roi déclara que « nul ne pouvait être pourvu de cet office s’il n’était reconnu fidèle, secret, diligent et moult adonné à recueillir de toutes contrées, régions, royaumes, terres et seigneuries, les choses qui lui pourroient importer ». Bref, il souhaitait que ce ministre des postes d’alors s’occupât fort assidûment de ses fonctions.

L’institution des relais de poste une fois établie, il ne fallut pas longtemps à la nation française pour en sentir toute l’utilité. Bientôt, chacun voulut en profiter pour ses voyages et les particuliers furent admis à le faire, en acquittant une taxe prévue par les ordonnances royales. Ces relais devinrent promptement ce qu’ils furent jusque dans le premier tiers du XIXe siècle, c’est-à-dire des écuries publiques, surveillées par l’administration et dans lesquelles tout le monde put louer des chevaux. Quant au transport des lettres, on prit l’habitude de joindre aux paquets appartenant au gouvernement celles que l’on voulait faire parvenir dans les mêmes lieux. Mais ce n’est que près de deux cents ans plus tard, sous le ministère de Richelieu, que ce Service fut régularisé par M. d’Alméras, directeur général des postes du royaume.

Le tarif des lettres fut fixé pair un arrêt du Conseil d’Etat ; mais le produit ne servait qu’à indemniser les porteurs et les commis. L’Etat n’avait pas encore soupçonné le profit qu’il pouvait tirer des postes. C’est Louvois qui, le premier, songea à en faire profiter le Trésor, en affermant l’exploitation de ce service.

En 1762, la première année où fut établi ce monopole, les postes rapportaient à l’Etat 1.200.000 livres. En 1795, le bail fut porté à 2.820.000 livres. Successivement, il fut augmenté pendant toute la durée du XVIIIe siècle. A la veille de la Révolution, les postes fournissaient annuellement 12 millions au Trésor. Pourtant, jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, les départs de Paris, pour les diverses régions de France, ne se faisaient qu’une fois par semaine. Ils devinrent peu à peu bihebdomadaires, puis trihebdomadaires, mais ce n’est qu’en 1828 que le service fut rendu quotidien pour toutes les villes où se trouvait un bureau.

Tarifs d’autrefois

Jusqu’au moment où apparut la taxe unique par le moyen du timbre, le coût du transport des lettres était proportionnel à la distance. Vers 1676, époque où l’Etat prit le monopole des postes, une lettre coûtait, de Paris à Bordeaux, cinq sols ; de Paris en Angleterre, 10 sols (il y avait deux bateaux par semaine) ; de Paris à Liège, 16 sols. Le sol équivalait, comme pouvoir d’achat, à 20 centimes de notre monnaie d’or. C’était cher, mais songez aux difficultés des communications et à l’état des chemins en ce temps-là.

Le 8 décembre 1703, une nouvelle ordonnance royale fixa le tarif suivant : Pour un trajet inférieur à 20 lieues, 3 sous. De 20 en 20 lieues, augmentation d’un sou chaque fois.

En 1750, dans la déclaration royale du 8 juillet, on voit tenir compte, pour la première fois, du poids de la lettre, fixée à 2 gros (près de 4 grammes), avec le tarif suivant : Pour moins de 20 lieues, 4 sous. De 20 à 40 lieues, 6 sous et de 20 en 20 lieues, augmentation de 2 sous. Pour 150 lieues et au-delà, 14 sous.

Le décret du 22 avril 1791, en stipulant que le poids de la lettre pouvait atteindre un quart pioncé, fixa à 4 sous le transport d’une lettre dans le même département. Peu de temps après, le 27 nivôse an III (7 janvier. 1795) ce prix fut porté à 5 sous. D’autres décrets modifièrent encore les taxes, mais ce ne fut pas, en général, pour les réduire ; au contraire.

Dans le premier tiers du XIXème siècle, on se plaignait plus que jamais de l’énormité des taxes dont était frappé le port des lettres. Ces taxes étaient toujours, comme deux siècles auparavant, calculées suivant la distance. Elles étaient énormes pour les lettres qui allaient d’un bout de la France à l’autre. Un journaliste d’alors, qui protestait contre l’excès de ces redevances, disait qu’une lettre venant de Toulon à Paris coûtait à celui qui la recevait la valeur d’une journée de travail. Au tarif de 1830, il fallait payer pour une lettre de Marseille à Paris la somme de 1 franc 20 centimes.

L’inventeur du timbre-poste
Hill

Sir Rowland Hill, Inventeur du timbre-poste.

Heureusement, un grand progrès devait s’accomplir bientôt par l’emploi du timbre-poste. Tandis que la France continuait à être soumise à ces tarifs abusifs, l’Angleterre trouvait le moyen de s’en affranchir.

Rappelons de quelle façon naquit le timbre-poste.

C’était pendant l’été de 1835. Un riche Anglais, Sir Rowland Hill, voyageait dans le nord de l’Angleterre. Arrivé devant une auberge, où il comptait s’arrêter un instant, il s’y rencontra avec un facteur de la poste, qui avait une lettre à remettre. Une jeune fille sortit pour la recevoir, l’examina, la tourna, la retourna, puis demanda quel était le prix du port. La somme était forte, au moins pour elle. Le facteur réclamait un shilling. La jeune fille soupira, dit que la lettre venait de son frère, mais qu’elle n’avait pas d’argent et se voyait obligée de la rendre au facteur. Rowland Hill, ému de pitié, s’offrit à payer le port. La jeune fille refusa avec vivacité et, malgré son insistance, maintint son refus. Le voyageur passa outre et le facteur s’éloigna, ayant touché son shilling.

Dès qu’il eut le dos tourné, la destinataire de la lettre dit à Rowland Hill la raison de sa résistance :
— Nous sommes si pauvres, expliqua-t-elle, que, pour nous dispenser de payer le port de nos lettres, nous avons convenu d’inscrire sur l’enveloppe deux ou trois signes qui nous permettent de savoir si nous sommes l’un et l’autre en bonne santé. Quant à la lettre elle-même, ce n’est qu’une feuille de papier blanc. Rowland Hill s’en alla. Et comme c’était un sage, il se dit qu’un système qui donnait lieu à de telles fraudes devait être un mauvais système. Il observa également que l’Angleterre, où les membres d’une même famille vivent le plus souvent éloignés les uns des autres, devrait avoir un mode de correspondance moins cher et plus égal pour tous.

L’idée du timbre-poste était née.

Comme son auteur était un homme tenace, il fit agréer ses vues par le Gouvernement britannique. Mais ça ne se fit pas du jour au lendemain. Une Commission d’enquête fut nommée par l’Administration postale pour étudier le projet. Le 13 février 1837, sir Rowland Hill proposait d’employer « un petit carré de papier de grandeur suffisante pour recueillir le sceau postal ». Ce petit carré de papier, ajoutait-il, « pourrait être enduit sur son autre face d’une colle légère qui permettrait à l’acheteur de la fixer au dos d’une lettre en s’épargnant les ennuis d’une nouvelle adresse. »

L’enveloppe postale

C’était là, imaginé du premier coup, le timbre-poste tel que nous l’employons. Mais la poste anglaise ne crut pas devoir appliquer immédiatement cette idée si pratique. Elle préféra au timbre l’enveloppe postale, portant une vignette compliquée. Cette vignette fut dessinée par un peintre alors en renom, William Mulready et gravée sur cuivre par un graveur non moins célèbre : John Thomson.

Elle représentait la Grande-Bretagne, assise sur un roc, un lion couché à ses pieds, envoyant aux quatre coins du gronde des messages ailés. Autour d’elle, des personnages emblématiques figuraient le commerce, l’industrie et leurs rapports avec le monde entier. A droite, des Indiens d’Amérique négociaient avec les missionnaires, un planteur surveillait des nègres qui s’affairaient autour des caisses de sucre, à gauche, un groupe de Chinois et d’Arabes chargeaient des chameaux. Des Hindous, juchés sur des éléphants, surveillaient l’embarquement des denrées coloniales. Un marchand oriental dictait une lettre à son scribe, accroupi. Dans le fond, des vaisseaux voguaient à toutes voiles. Un Lapon conduisait son attelage, de rennes, et, dans un coin, un jeune homme lisait une lettre à sa mère pendant qu’un groupe de gens enfiévrés se hâtaient d’accueillir le courrier.

Si artistique qu’elle fût, l’enveloppe Mulready n’eut aucun succès auprès du public. Les caricaturistes s’en moquèrent à l’envie, si bien que l’Administration l’abandonna et finit par où elle aurait dû commencer, en adoptant le timbre proposé par Rowland Hill. Mais les enveloppes avaient été fabriquées en quantité considérable, il fallait inventer une machine spéciale qui servit à les détruire.

Le timbre-poste à deux sous

Le premier timbre-poste, portant le profil de la reine Victoria était noir : Black Penny. Il fut adopté le 10 janvier 1840. En 1841, il devint rouge et, en 1854, il fut perforé sur ses quatre côtés. L’encre qui servait à l’oblitération était rouge. Le prix du port pour toute la Grande-Bretagne était d’un jenny (12 centimes 1/2).

Le premier pays qui suivit l’exemple de l’Angleterre et adopta le timbre-poste, fut la Suisse. Les cantons de Zurich et Genève émirent des timbres en 1843 ; le canton de Bâle en 1845. Le Brésil, les Etats-Unis entrèrent dans l’Union Postale en 1847. La France, en même temps que la Belgique et la Bavière, en 1849.

On n’en était déjà plus, chez nous, au temps des initiatives hardies. Il fallut la révolution de 1848 pour que l’adoption du timbre-poste se fit en France. A partir du 1er janvier 1849, le port des lettres fut fixé uniformément à 0 franc 20 centimes. Un an plus tard, le Gouvernement élevait le tarif à 0 franc 25 centimes. En 1853, on revenait à 0 franc 20 centimes, pour remonter à 0 franc 25 centimes en 1871. Plus tard, on se décida pour 0 franc 15 centimes. Enfin, en 1906, les lettres ne coûtèrent que 0 franc 10 centimes.

Hélas ! les Français ne devaient jouir que pendant dix ans de ce tarif de 10 centimes que les Anglais avaient depuis trois quarts de siècle. Notons, en terminant, que les Anglais ne furent pas ingrats pour l’inventeur du timbre-poste. Sir Rowland Hill reçut eu récompense cinquante francs de pension et un capital d’un demi-million. Archer, un autre Anglais qui eut, en 1852, l’idée de denteler les timbres pour permettre de les détacher plus facilement reçut une récompense nationale de cent mille francs.

Voilà des initiateurs qui firent joliment bien de naître de l’autre côté du détroit plutôt que de celui-ci.
Jean LECOCQ vers 1930

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