LES GRAVEURS (FRANCE)

Découvrez une série d’articles d’un de nos clients numismate qui est un collectionneur passionné par la numismatique.

Chacun a pu remarquer, en parcourant les chapitres précédents, que la pièce de monnaie constitue un support particulier où la créativité humaine peut s’exprimer. Et, de la même façon que le cadre contraint du sonnet en poésie force l’écrivain à ordonner les mots, les syllabes et les sons en forme d’œuvre d’art, le graveur à qui l’on confie la création de l’avers, du revers et de la tranche d’une nouvelle monnaie doit redoubler d’imagination et d’inventivité pour arriver à un résultat contenant tout le sens qui doit y être mis et ayant également cette touche artistique qui rend l’objet produit digne d’être admiré. Ces graveurs sont donc de véritables artistes au même titre que les sculpteurs. Certains d’entre eux furent même les deux.

En France, l’Hôtel des monnaies était dirigé par un « Graveur Général des Monnaies » devenu aujourd’hui le « Chef du Service de la Gravure ». Sous ses ordres, divers graveurs réalisaient in fine les coins servant à la frappe des flans qui produisaient ainsi les pièces de monnaie destinées aux échanges des biens et des services. Ces coins, éléments métalliques qui, appliqués avec force et vigueur sur le disque de métal destiné à devenir une « monnaie », étaient initialement gravés directement sur une matrice métallique vierge. Ils sont actuellement obtenus par réduction d’un modèle de cire dure produite après différentes étapes de sculpture sur des matériaux plus tendres. L’activité du graveur a donc un double aspect de pure création et de technique reproductive.

Comme il a été dit dans le chapitre précédent, chaque pièce de monnaie est une surface limitée où l’on ne peut s’épancher sans déborder. C’est pourquoi la signature de chaque graveur se réduit souvent à une marque distinctive qui porte le nom de « différent ». Il arrive aussi que le nom du graveur soit indiqué en entier ou sous forme d’initiales comme nous allons le voir sur plusieurs exemples qui seront pris dans l’ensemble des francs et des centimes français figurant dans ma collection. J’ai actuellement un peu plus de 1 000 pièces françaises… il y a de quoi faire.

Nous allons remonter le temps en commençant donc par la série de pièces qui a été émise entre 1960 et 2001, ce que, dans les premières années, on a appelé les « nouveaux francs« . Si l’on se réfère au chapitre consacré aux subdivisions et multiples, on constate que 8 sortes de pièces ont été produites : les centimes en acier du tout début (1 et 5 centimes), les pièces de 5 à 50 centimes présentant un profil de Marianne, les pièces de ½ franc à 5 francs avec la semeuse sur l’avers, le cas de la pièce de 2 francs étant un peu particulier, trois sortes de pièces de 10 francs et la pièce de 20 francs.

L’arrivée du nouveau franc, après la réforme d’Antoine Pinay et Jacques Rueff de décembre 1958, a donc nécessairement fait réapparaître les centimes. La série initiale mise en circulation porte le date de 1962 pour les pièces de 1 centime et de 1961 pour celles de 5 centimes.

1 centime France 1962

1 centime France 1962

5 centimes France 1961

5 centimes France 1961

Le graveur des deux faces est Marcel Guilleminet : il n’a pas signé de son différent.

On peut remarquer, sur ces deux pièces, trois petits signes que nous allons ici détailler.

Le premier est déjà connu et se situe sur le revers à gauche du « 1 » ou du « 5 ». C’est la marque d’atelier de la Monnaie de Paris :

Centimes #nouveau franc# Marque d'atelier

Centimes « nouveau franc » Marque d’atelier
C’est une corne d’abondance qui est présente sur toutes les pièces françaises depuis 1880. L’image ci-dessus a été réalisée à partir de la pièce de 1 centime datant de 1980. L’orientation de la corne d’abondance n’est pas la même que sur les pièces émises entre 1962 et 1974.

Le second signe se trouve de l’autre côté du « 1 » ou du « 5 » :

Centimes #nouveau franc# Différent chouette de Raymond Joly

Centimes « nouveau franc » Différent chouette de Raymond Joly
Ce signe représente une chouette et est le différent choisi par Raymond Joly, graveur général à la Monnaie de Paris d’octobre 1958 à avril 1974.

Ce signe représente une chouette et est le différent choisi par Raymond Joly, graveur général à la Monnaie de Paris d’octobre 1958 à avril 1974.

Raymond Joly (1911 – 2006) expliqua ainsi le choix de ce différent : « Pour ma part, j’ai choisi la chouette ; le sujet de mon prix de Rome étant Athéna combattant le géant Encelade, j’ai pensé que l’utilisation de son symbole s’imposait. De plus cet emblème est aussi celui de la sagesse et de la faculté de voir clair dans l’obscurité. Je décide donc de graver ce symbole en creux dans l’acier, ce qui me permet de « clouer » dans l’aile de la chouette de tout petits poinçons à main aux motifs décoratifs variés. Malgré l’énorme réduction, (de 33 mm à 2 mm), cela donne un modèle difficile à reproduire. »

Un troisième signe se trouve, lui, sur l’avers, en bas et à droite de l’épi :

Différent de l'Atelier Général des Monnaies et Médailles

Différent de l’Atelier Général des Monnaies et Médailles

Dessin du différent de l'Atelier Général des Monnaies et Médailles

Dessin du différent de l’Atelier Général des Monnaies et Médailles
C’est le différent de l’Atelier de Gravure des Monnaies et Médailles. Il est formé des lettres minuscules « a », « g », « m » et « m » disposées dans une sorte de pentagone, comme on le voit sur le dessin ci-dessus.

Les pièces de 5 centimes n’ont été frappées que jusqu’en 1964, date à laquelle elles ont été remplacées par des pièces dans un alliage constitué de cuivre, d’aluminium et de nickel. Ce sont les fameuses « pièces jaunes » que nous verrons ci-dessous.

Cependant, les pièces de 1 centime ont continué à être frappées jusqu’en 2001. De 1962 à 1974, elles portaient le différent de Raymond Joly. Mais à partir de 1975 c’est le différent de son successeur, Émile Rousseau (1927 – 2010), qui apparaissait :

1 centime #nouveau franc# Différent dauphin

1 centime « nouveau franc » Différent dauphin
Il s’agit d’un dauphin.

Tout comme Raymond Joly en 1942, il obtint en 1957 le Grand prix de Rome de gravure de médailles. Il fut Graveur Général de 1974 à 1994.

De 1994 à 2001, le Graveur Général de la Monnaie de Paris fut Pierre Rodier. Malheureusement, les pièces de 1 centime datant de cette période sont rares et je n’en possède pas encore, et pour cette raison nous verrons son différent sur d’autres pièces.

En 2001 la dernière série de francs et centimes de franc fut frappée juste avant le passage à l’euro. Un pièce de 1 centime fut donc frappée et portait le différent du remplaçant de Pierre Rodier : Gérard Buquoy. Il fut Chef du service de la gravure (nouveau titre du Graveur général de la Monnaie) du 1er mars au 31 décembre 2001. Voici son différent sur la pièce de 1 centime datant de 2001.

Centimes #nouveau franc# Différent fer à cheval

Centimes « nouveau franc » Différent fer à cheval
C’est un fer à cheval.

La série des « pièces jaunes » allant de 5 centimes (à partir de 1965) à 50 centimes (jusqu’en 1964) et à 20 centimes (jusqu’en 2001), sera l’occasion de voir, dans un premier temps le différent du Graveur Général de la période allant de 1994 à février 2001, Pierre Rodier :

5 centimes France 1997 Abeille proche du R

5 centimes France 1997 Abeille proche du R
Pièce de 5 centimes datant de 1997. L’avers nous montre Marianne, nez au vent et fière de son rôle représentatif. Sur le revers, blé et laurier adoptent la courbure du listel comme sur tant de monnaies de forme circulaire.

Lorsque cette pièce a été frappée, le Graveur Général des Monnaies était donc Pierre Rodier (né en 1939). Celui-ci avait choisi une abeille comme différent. On la voit à droite du « 5 » sur le revers :

5 centimes France 1997 Abeille proche du R - Détail

5 centimes France 1997 Abeille proche du R – Détail
Si l’on regarde bien, cette abeille est placée un peu plus près du second « R » de « fraternité » que du « 5 » dont on voit la courbe en bas et à gauche de l’image.

La même année, en 1997, la même pièce a été frappée avec une abeille dont la position n’est pas tout-à-fait la même :

5 centimes France 1997 Abeille proche du 5

5 centimes France 1997 Abeille proche du 5
Trouvez l’erreur !

L’abeille est ici plus près du « 5 » que du second « R » de « fraternité ».

5 centimes France 1997 Abeille proche du 5 - Détail

5 centimes France 1997 Abeille proche du 5 – Détail
C’est ce qu’on appelle une variante. Les numismates avertis recherchent ce type de variante et ne manquent pas de conserver les deux ou trois versions d’une même monnaie lorsque le cas se présente.

Restons sur cette même pièce de 5 centimes de 1997 et regardons l’inscription qui figure sur l’avers devant le cou de Marianne :

5 centimes France 1997 Lagriffoul

5 centimes France 1997 Lagriffoul
Le mot « LAGRIFFOUL » est écrit. Mais que signifie-t-il ?

C’est le nom de Henri Albert Lagriffoul (1907 – 1981). Grand prix de Rome de sculpture en 1932, H. Lagriffoul est l’auteur d’une importante œuvre dont on trouve des éléments dans divers bâtiments publiques et monuments, comme par exemple un bas-relief dédié à la déportation que l’on peut voir au Mémorial de la France combattante du Mont Valérien.

Si Henri Lagriffoul est l’auteur (célèbre chez les numismates [d’où la phrase parfois entendue : « j’ai là un sac plein de Lagriffouls »]), de l’avers des « pièces jaunes » françaises émises entre 1960 et 2001, il est aussi l’auteur de la pièce de 100 francs monégasque datant de 1956 :

100 francs Monaco 1956

100 francs Monaco 1956
Le vent qui décoiffait Marianne semble s’être calmé pour Rainier.

On remarque, sur le revers, deux petites marques qu’il est impossible d’ignorer dans un tel chapitre :

100 francs Monaco 1956 marque d'atelier et différent

100 francs Monaco 1956 marque d’atelier et différent
À gauche, on reconnaît une nouvelle fois la corne d’abondance de la Monnaie de Paris.
À droite, c’est une aile d’oiseau qui est le différent du Graveur Général Lucien Bazor (prédécesseur de Raymond Joly).

La monnaie monégasque étant le franc français, il n’est pas étonnant que les pièces de cette principauté aient été frappées en France.

Mais, revenons à la pièce de 5 centimes de 1997 que nous avons choisie comme représentante de toutes les « pièce jaunes ». En effet, Henri Lagriffoul n’est l’auteur que de l’avers. Le revers, en revanche, a été gravé par Adrien Dieudonné :

5 centimes France 1997 revers et Dieudonné

5 centimes France 1997 revers et Dieudonné
Il est difficile de savoir autre chose de ce graveur que ses dates de naissance et de mort : 1912 – 1982.

Passons aux pièces de valeur faciale un peu plus élevées : ½ franc, 1 franc et 5 francs. Ces pièces ont en commun de montrer sur l’avers une « semeuse » en action. Voyons, pour commencer, la pièce de 1 franc frappée en 1988 :

1 franc France 1988 Signature O.Roty

1 franc France 1988 Signature O.Roty
Le graveur des deux faces est Louis Oscar Roty qui, semble-t-il, préférait son deuxième prénom et signait ses créations « O.Roty ». Né en 1846 et décédé en 1911, il est l’auteur de nombreuses œuvres conservées au Musée d’Orsay. Sa semeuse est la reprise d’un des ses projets de médaille destinée au Ministère de l’agriculture (commande de 1887) et répondait à la demande du Ministère des finances (commande de 1896) pour frapper les pièces de 50 centimes, 1 et 2 francs, ce qui advint de 1898 à 1920.
Cette même gravure, avers comme revers a été réutilisée en 1960 pour les pièces de ½ franc, 1 franc et 5 francs. Le cas de la pièce de deux francs étant un peu différent. Notons pour terminer que la pièce de 1 franc frappée en 1988 a ceci de particulier que son tirage a été très faible : 95 576 exemplaires seulement !

Le fait que ces pièces de nickel utilisées entre 1960 et 2001 soient la reprise de pièces frappées au début du vingtième siècle nous oblige à regarder ces dernières dès maintenant. Ne sommes-nous pas en plein vagabondage numismatique ? Voyons, pour commencer la pièce de 50 centimes :

50 centimes France 1919

50 centimes France 1919
Cette pièce est faite dans un alliage d’argent (83,5 %) et de cuivre (16,5 %).

C’est en 1966 que les pièces de ½ franc de type « semeuse » ont remplacé les pièces de 50 centimes de type « Lagriffoul ». Elles étaient cependant composées de nickel. Voyons en un exemplaire :

½ franc France 1996

½ franc France 1996
À part la valeur faciale qui est passée de 50 centimes à ½ franc, plusieurs différences apparaissent. La première est le module, c’est-à-dire le diamètre du flan : de 18,2 mm, on passe à 19,43 mm. Ensuite, si l’on regarde attentivement la marque d’atelier et le différent, on constate qu’ils ont changé de place. La marque d’atelier (la corne d’abondance) passe de droite à gauche de la valeur « 50 » ou « ½ », tandis que le différent fait le mouvement inverse. Au passage, le différent de la pièce de 50 centimes (une torche) sera vu plus tard.

Voyons maintenant la pièce de 1 franc de la première série de « semeuses », c’est-à-dire datant de 1898 à 1920. Par exemple celle qui correspond à la dernière année de l’une des guerres les plus meurtrières qui aient été commises : 1918.

1 franc France 1918

1 franc France 1918
Elle n’a pas tout-à-fait les mêmes cotes que son imitatrice de la fin du vingtième siècle. Son diamètre est de 23 mm (contre 24 mm), son épaisseur vaut 1,4 mm (contre 1,79 mm) et sa masse est égale à 5 g (contre 6 g). Elle est, elle aussi, constituée d’un mélange d’argent et de cuivre dans les mêmes proportions que la pièce de 50 centimes vue ci-dessus.

Revenons à la seconde moitié du XXème siècle et voyons rapidement la pièce de deux francs qui a pris sa place entre celle de 1 franc et celle de 5 francs :

2 Francs France 2000

2 Francs France 2000
La pièce de 2 francs de cette série est un peu différente des autres « semeuses ». Son aspect général, tout d’abord, n’est pas le même dans la mesure où son listel est intérieurement octogonal. Ensuite le motif du revers est très différent, même si l’on reconnaît la branche d’olivier. Elle est maintenant accompagnée d’une branche de chêne. Enfin, la semeuse n’est pas tout à fait la même : elle a été reprise à partir du modèle initial et cela dans un style plus dépouillé. Enfin, la signature n’est pas celle d’Oscar Roty : on peut juste lire : « D’APRÈS O.ROTY ». Nous ne connaissons pas le nom des graveurs de la Monnaie de Paris qui ont effectué cette rénovation stylistique.

Passons maintenant aux pièces de 10 francs. L’inflation aidant, il fut nécessaire d’émettre des pièces de 10 francs dès 1974. Les deux faces furent confiées au peintre Georges Mathieu et furent gravées par les artisans de la Monnaie de Paris toujours aussi anonymes.

10 francs France 1974

10 francs France 1974
La signature de Georges Mathieu est visible dans la Baie de Gascogne sur l’avers de la pièce. Né en 1921, ce peintre est considéré comme un des pères de « l’abstraction lyrique », genre proche de « l’expressionnisme abstrait » de Jackson Pollock. Parmi ses œuvres populaires connues, on peut citer le logotype d’Antenne 2 en 1975… cherchez un peu sur l’Internet !

Une nouvelle pièce de 10 francs a été émise en 1986. On ne s’en souvient guère car elle n’est restée en circulation que pendant une année. En effet, sa couleur et sa taille étaient proches de celles de la pièce de ½ franc et cela prêtait à confusion, dit-on, pour les personnes âgées.

10 francs France 1986

10 francs France 1986
Le graveur qui a conçu cette pièce est Joaquim Jimenez. Né en 1956, il est l’auteur de nombreuses pièces commémoratives d’euro.

Cette pièce fut remplacée en 1988 par la bien connue pièce de 10 francs bimétallique :

10 Francs France 2001

10 Francs France 2001
Son auteur est Jean-Luc Maréchal, né en 1946.

Pour être complet sur les pièces non-commémoratives, il nous reste à voir la pièce de 20 francs qui a existé entre 1993 et 2001 :

20 francs France 1993

20 francs France 1993
Le graveur est Jean-Pierre Réthoré. Né en 1935, il fut Meilleur Ouvrier de France en 1986.

La période qui précède celle des « nouveaux francs » est celle qui va de 1931 à 1958. Elle englobe la seconde guerre mondiale qui constitue une sorte de parenthèse que nous allons voir de plus près. En 1930, de nouvelles monnaies furent émises, du moins en ce qui concerne les valeurs dépassant 50 centimes. C’est la période où Lucien Bazor fut Maître graveur à la Monnaie de Paris Son différent était une aile d’oiseau qui a déjà été vue avec la pièce de 100 francs monégasque de 1956.

La gravure des pièces de 50 centimes et de 1 franc fut confiée à Pierre-Alexandre Morlon. Né en 1878 et mort en 1951, il fut sculpteur et graveur. On peut voir certaines de ses sculptures sur la façade de l’immeuble situé au 199-200 rue de Charenton à Paris. Prenons l’exemple de la pièce de 1 franc émise entre 1931 et 1941 en bronze-aluminium et entre 1941 et 1959 en aluminium (avec toutefois une interruption entre 1942 et 1944) :

1 franc France 1938

1 franc France 1938
Le différent de Lucien Bazor est visible à droite de la date, tandis que la signature de Pierre-Alexandre Morlon se trouve derrière la nuque d’une Marianne aux cheveux courts et au bonnet phrygien légèrement « années 20 ».

Lucien Bazor a, lui, apporté sa contribution aux monnaies françaises en tant que graveur à deux moments différents. Tout d’abord, il est l’auteur de la pièce de 5 francs émise en 1933. Celle-ci a été conçue dans la précipitation car le billet de 5 francs qui circulait alors devait être démonétisé à cette date et la crise monétaire allant de 1929 à 1931 a perturbé la mise en route de la pièce qui devait le remplacer. Lucien Bazor s’attela à la tâche consistant à créer une nouvelle pièce dans la précipitation et voici le résultat :

5 francs France 1933

5 francs France 1933
Marianne semble bien supporter son bonnet phrygien qui a l’air d’être taillé dans du feutre. Les sempiternels symboles agricoles (raisin, blé, olivier et chêne) ornent le revers où l’on peut voir, sur la droite, l’aile qui constitue le différent de notre graveur. Sa signature se situe sous la date qui est marquée de part et d’autre de cette sorte de lanière qui pend négligemment de ce bonnet jusqu’en bas de l’avers.
Cette pièce a été retirée de la circulation en 1937 et a été massivement refondue. Elle fut remplacée par une autre pièce que nous verrons un peu plus tard.

Lucien Bazor est également le graveur qui se chargea de la gravure des monnaies émises par le régime de Vichy dirigé par P. Pétain (de triste mémoire). Revoyons, par exemple celle de 1 franc datant de 1944. La version qui a été frappée à Castelsarrasin a déjà été vue dans le chapitre consacré aux marques d’atelier. Penchons nous donc sur sa cousine frappée, elle, à Beaumont-le-Roger :

1 franc France 1944 B (État Français)

1 franc France 1944 B (État Français)
Ayant largement commenté les aspects désagréables de cette monnaie, nous nous intéresserons juste à la signature de Lucien Bazor, un gars qui, selon les apparences, n’a pas bronché lors de l’effondrement de la République et qui a continué son « taf » de Maître Graveur comme avant, tout comme il l’a poursuivi après son rétablissement en 1945. Bien que son aile d’oiseau soit présente à droite du « 4 » de « 1944 », il a placé ses initiales à droite de la sympathique lame de ce sympathique objet symbolique et néanmoins guerrier : les lettres « L » et « B » fusionnées en un logo intéressant.

Venons-en maintenant à la pièce de 5 francs qui a remplacé celle que Lucien Bazor avait créée dans la hâte en 1933. Elle est due à André-Marie Lavrillier. Elle fut frappée à partir de flans constitués de nickel entre 1933 et 1939, puis composés de bronze-aluminium entre 1938 et 1947, avec une interruption entre 1941 et 1945 et, enfin, ce furent des pièces en aluminium qui furent frappées entre 1945 et 1952. Grand prix de Rome en 1914, il était le frère aîné de Gaston Lavrillier, lui-même graveur et prix de Rome en 1919… de sacrés artistes !

5 francs France 1935

5 francs France 1935
On ne coupe pas au profil de Marianne qui, de graveur en graveur se modifie un petit peu : ce n’est pas tout-à-fait la même femme. Au lieu du bonnet révolutionnaire, elle a placé dans ses cheveux une couronne que l’on peut croire être constituée d’une branche de laurier habilement courbée et fixée d’une façon invisible. Pas de thym… nous sommes loin du pot au feu. Le revers est plus mystérieux puisque les feuilles de laurier sont ici groupées par trois ou quatre et piquées dans des socles répétitifs. La signature d’André-Marie Lavrillier est sur l’avers, sous la rupture du cou de Marianne qui, naturellement, n’a pas été décapitée pour l’occasion. Les « A » sont des « deltas », discrètes figures de style.

L’après-guerre (la seconde) a été marqué par une lente mais constante inflation qui s’est accompagnée d’une lente mais constante dévaluation du franc. Il a déjà été dit qu’on en est arrivé au stade où la pièce de 1 franc était la plus petite valeur faciale circulante : avec 1 franc tu n’avais pas grand chose, un petit bonbon carré de 1,5 centimètre sur 1,5 centimètre, épais de 3 millimètres et au goût très artificiel comme on n’en fait vraisemblablement plus. Le prix du roudoudou était supérieur et, donc inatteignable pour qui trouvait sa pièce de 1 franc dans le caniveau…

L’inflation, donc, a conduit les autorités monétaires à frapper des pièces de 10 francs, émises entre 1929 et 1949 et intéressantes. Initialement, la pièce de 10 francs était une pièce de type « bas-de-laine ». Frappée dans des flans en argent (68 % d’argent pour 32 % de cuivre) jusqu’en 1939, elle fut ensuite émise en cupronickel de 1945 à 1949 avant d’être remplacée par une petite sœur plus modeste. C’est la 10 francs « Turin » du nom de Pierre Turin, né en 1891 et décédé en 1968. Dans la même veine, une pièce de 20 francs fut émise entre 1929 et 1939, toujours pour prendre place sous les matelas des épargnants. Voyons une des représentantes de la valeur faciale de 10 francs :

10 francs France 1946 Rameaux courts

10 francs France 1946 Rameaux courts
Si l’avers nous montre une nouvelle Marianne toujours aussi sérieuse, le revers est presque mussolinien avec ses épis de blé ayant la forme des colonnes d’un bâtiment monumental. Tout est tiré au cordeau !

Il existe, pour les années 1945 et 1946 deux versions de l’avers : celle que nous voyons ci-dessus est la version « rameaux courts » et celle qui est présentée ci-dessous est la version « rameaux longs » :

10 francs France 1946 Rameaux longs et courts

10 francs France 1946 Rameaux longs et courts
Seul l’avers de cette pièce est ici montré avec à sa droite le détail de la couronne de Marianne aux longs rameaux et ensuite le même détail de la pièce précédente. Comme toujours, chaque fois qu’une variante existe, les numismates avertis se précipitent pour posséder les deux versions.

Les pièces de 1 et 2 francs de type « Morlon » (d’abord en bronze-aluminium, puis en aluminium) ainsi que la pièce de 5 francs (Lavrillier) et ces 10 francs « Turin » font le lien entre l’avant et l’après guerre. Mais à partir de 1950, l’inflation et la dépréciation de la monnaie qui en découlait ont perduré et cela a contraint le ministère des finances à commander à l’Hôtel des monnaies de nouvelles pièces de 10, 20 et 50 francs circulantes et peu onéreuses à produire.

Voyons, pour commencer la pièce de 50 francs datant de 1952 :

50 francs France 1952

50 francs France 1952
L’avers, comme le revers ont été gravés par Georges Guiraud (1901 – 1989) dont on voit la signature à droite de la tête de cette nouvelle Marianne qui, cette fois-ci, a collé une cocarde dans sa couronne d’olivier. Une autre branche de la même essence a été malheureusement abandonnée sous la croupe du fier gallinacé qui semble prêt à pousser son cri… ne va-t-il pas la souiller ? Georges Guiraud était sculpteur et médailleur. Outre quelques statues constituant divers monuments, il sculpta les figures de proue de trois pétroliers de la compagnie ESSO en 1958 et 1959.

Notons que sur une des variantes de la pièce de 20 francs de 1950, la signature de Georges Guiraud apparaît en entier :

20 francs France 1950

20 francs France 1950
On remarque que, comme sur la pièce de 5 Francs de Gaston Lavrillier, Marianne a oublié son bonnet phrygien au vestiaire.

Remonter le temps revient maintenant pour nous à nous retrouver dans les « années 20 ». La première guerre mondiale fit des ravages économiques dont la principale conséquence monétaire fut que les pièces émises alors en argent ou en alliage d’argent avaient une valeur faciale inférieure à leur valeur en métal. Par exemple, une pièce de 2 francs datant de 1918 valait alors plus de 2 francs d’argent. Il était donc tentant de les garder par-devers soi et d’éviter de les donner à son boulanger pour lui acheter une miche de pain. Le résultat cumulé de ces mises en bas-de-laine fut qu’il n’y avait plus assez de pièces circulantes pour faire fonctionner le petit commerce. Les différents gouvernements des pays en guerre ou récemment sortis de cette calamité furent donc obligés d’accepter l’émission locale de ce qu’on appelle des monnaies de nécessité. Un chapitre entier leur sera consacré. Cependant, en France, les chambres de commerce furent aussi autorisées à émettre des monnaies à l’échelle nationale pour les valeurs de 50 centimes, 1 franc et 2 francs. En voici un exemplaire :

Bon pour 2 francs France 1922

Bon pour 2 francs France 1922
Le graveur se trouve être Joseph-François Domard (1792 – 1858). Les dates qui encadrent la durée de sa vie nous interpellent quelque peu car il n’était pas en vie lors de l’émission de ces monnaies. Les chambres de commerce et d’industrie ont en effet recyclé une ancienne médaille émise en 1831 en l’honneur des commissaires experts du gouvernement :

Médaille des Commissaires Experts du Gouvernement 1831 Domard

Médaille des Commissaires Experts du Gouvernement 1831 Domard
On voit Hermès nu (ou Mercure, si l’on préfère faire dans le genre Romain) qui tient à la main un caducée, objet qui dans les diverses mythologies passées (jusqu’aux Indes) était une promesse de guérison des morsures de serpent. Il s’appuie, de l’autre main, sur une sorte de lyre qui ressemble un peu à la guitare de John Lennon et un genre de tissu lui pendouille entre les jambes de façon à cacher ses parties intimes. On voit également ce qu’on appelle une corne d’abondance, objet magique qui dégueule en permanence divers biens de consommation, fruits, noix, crèmes glacées, chouchous etc… On en pense ce qu’on en veut.
(Image Wikipedia)

Si l’émission des pièces circulantes en argent a dû être arrêtée pour cause d’inflation, celle des pièces de centimes a pu continuer. C’étaient, pour la période allant de 1914 à 1945, les fameuses pièces percées que l’on trouve encore en grand nombre dans les vracs de brocantes. L’une d’entre elles a déjà été présentée dans le chapitre consacré aux pièces percées. De 1914 à 1917, elles étaient en nickel et ne furent frappées qu’en petit nombre. Puis, leur tirage devint important jusqu’en 1940, date à laquelle elles furent remplacées par les pièces de l’État français. Voyons une des toutes premières, frappée en 1914 :

25 Centimes France 1914

25 Centimes France 1914
La pièce a déjà été décrite. Cependant, on peut remarquer deux détails qui nous intéressent dans ce chapitre. On voit, sur le revers, à droite et sous le « C » de « centimes », le différent du Graveur Général des Monnaies. Il s’agit d’une torche que l’on trouve sur les pièces françaises entre 1896 et 1930 pour désigner Henri-Auguste Patey. Né en 1855, il fut premier grand prix de Rome en gravure de médailles et pierre fine en 1881. Il décéda à Paris en 1930. L’autre détail se trouve sur l’avers : c’est la signature du graveur qui a conçu les deux faces de cette pièce. Son nom est Edmond-Émile Lindauer mais, comme on le voit sur cette pièce, il signait Émile Lindauer. On trouve assez peu d’information sur ce graveur-sculpteur en se limitant à des sources rapidement accessibles. Il est né en 1869 et mort en 1942. Son nom est pourtant bien connu des numismates qui parlent des « Lindauer » en l’utilisant comme un nom commun pour désigner ces pièces percées de 5, 10 et 25 centimes.

On ne doit que peu de monnaies gravées par Henri-Auguste Patey. Il en créa deux. Ce sont deux pièces de 25 centimes émises en 1903, pour l’une, et en 1904 et 1905 pour l’autre. Voyons-les donc :

25 centimes France 1903

25 centimes France 1903
Marianne porte un bonnet phrygien très seyant et une couronne faite de branches d’olivier. Henri-Auguste Patey a mis sa marque sur chacune des faces : son nom « A. Patey » sur l’avers et son différent (la torche) sur le revers. Le motif du carré inscrit dans une pièce circulaire est assez rare dans les monnaies françaises. Seule la pièce de 10 francs (et celle de 20 francs qui est sa copie) due à Pierre Turin et vue ci-dessus reprend ce schéma.

La seconde pièce de 25 centimes qu’il créa est la suivante :

25 centimes France 1904

25 centimes France 1904
L’avers est resté le même. On voit maintenant sur le revers une branche de chêne et ses glands ainsi qu’un faisceau de licteur. Initialement inventé pendant l’antiquité romaine, ce symbole du pouvoir, via le droit de contraindre et de punir, était constitué d’un ensemble de baguettes d’orme ou de bouleau liées avec en leur centre une hache. Il a été repris par la Révolution française, la Première République, et les armoiries de la République française. Les fascistes de tous bords s’y sont référés et on le trouve sur certaines pièces italienne de la période de la dictature mussolinienne, de même que les États-Unis sur leur pièce de 1 dime.

De 1897 à 1921, des pièces de 1, 2, 5 et 10 centimes furent frappées et sont toutes dues au même graveur : Daniel Dupuis (1849 – 1899). On peut les classer en deux groupes : les 1 et 2 centimes d’un côté et les 5 et 10 centimes de l’autre. Voyons par exemple la pièce de 5 centimes de 1912 :

5 centimes France 1912

5 centimes France 1912
Marianne est sur l’avers avec un rameau d’olivier. La scène que dévoile le revers est plus complexe : c’est une représentante de la République qui, casquée et assise sur on ne sait quoi, tient d’une main un rameau d’olivier et de l’autre un drapeau. Assis à ses côtés, un enfant nu la regarde en se demandant peut-être ce qu’il fait là. Il brandit un épi de blé dans sa main droite tandis que de l’autre il tient un marteau (masse tournée vers le bas) ainsi que ce qui semble être un compas de tailleur de pierre. La signature de Daniel Dupuis est sur les deux faces. On voit bien, par ailleurs le différent de Henri-Auguste Patey tout-à-fait à droite du revers. La biographie de Daniel Dupuis nous indique qu’il fut assassiné pendant son sommeil à l’âge de 50 ans par son épouse qui est décrite comme étant une personne neurasthénique. Mais peut-être qu’aujourd’hui on ne verrait pas ce drame du même œil…

Plus petites, les pièces de 1 et 2 centimes sont un peu différentes. Prenons l’exemple de la pièce de 2 centimes datant de 1914 :

2 centimes France 1914

2 centimes France 1914
L’avers est strictement le même que pour les pièces de 5 et 10 centimes. En revanche, le revers est beaucoup plus simple : il y a juste la valeur faciale, la date, la devise française et un rameau d’olivier. La signature est sur l’avers.

Remontant toujours le temps, nous nous retrouvons en plein XIXème siècle. La période la plus proche de nous est la première partie de la Troisième République qui, d’un point de vue numismatique va de 1870 à 1898. Pendant toute cette durée, la France a émis les pièces qui sont aujourd’hui qualifiées de « Cérès ». Voyons pour commencer une pièce de 10 centimes datant de 1885 :

10 centimes France 1885

10 centimes France 1885
Cette pièce est passablement usée. Il est cependant difficile, ou très onéreux, de posséder des pièces datant de cette époque et qui soient en très bon état. L’avers nous montre une tête de Cérès, déesse à la vie mouvementée qui est considérée comme s’occupant principalement d’agriculture. Elle n’a cependant pas l’allure d’une fermière qui, depuis tôt le matin jusque tard le soir doit s’occuper de ses bêtes, ou de ses productions végétales : ses représentations picturales et statutaires en font un être quelque peu éthéré. Le graveur qui a conçu cette pièce est Eugène André Oudiné (1810 – 1887). Grand prix de Rome en 1831, il est l’auteur de plusieurs monnaies et médailles ainsi que de nombreuses sculptures.
On note sur le revers, la marque d’atelier de la Monnaie de Paris (la corne d’abondance), la lettre « A » qui caractérise l’atelier de frappe de Paris, et le différent de Jean Lagrange,  Graveur Général des Monnaies de 1880 à 1896 : c’est un faisceau de licteur (encore un !).

Prenons maintenant la même pièce datant de 1872 et observons ce qui a changé :

10 centimes France 1872

10 centimes France 1872
Les différents, de part et d’autre de la lettre « A », correspondant à l’atelier de Paris, ne sont pas les mêmes. À gauche, on a une sorte d’insecte dont je n’ai pas réussi à déterminer la signification avec certitude. À droite, on voit une ancre de marine. C’est le différent de Désiré-Albert Barre, Graveur Général des Monnaies de 1855 à 1878. Né en 1818 et mort en 1878, il succéda à son père en 1855.

Passons donc du fils au père qui se prénommait Jean-Jacques. Et prenons pour exemple la pièce de 10 centimes datant de 1854 :

5 Centimes France 1954 D

5 Centimes France 1954 D
Les deux différents représentés à droite de l’image se trouvent de part et d’autre de la date qui figure sur l’avers de cette pièce. Celle-ci a déjà été vue dans le chapitre consacré aux marques d’atelier. La lettre « D » correspond, on le sait, à l’atelier de Lyon. À gauche de la date se trouve une tête de chien autrement appelée « levrette » dans le milieu numismatique. Cette marque correspond à Jean-Jacques Barre, Graveur Général des Monnaies de 1843 à 1855. Né en 1793 et mort en 1855 il est entré à la Monnaie de Paris comme ouvrier graveur en 1810. L’autre différent, un lion, est la marque de Jean Moine, directeur de l’atelier de Lyon entre 1848 et 1858.

Si l’on se réfère à cette information vérifiée, l’insecte que l’on trouve à gauche du « A » sur la pièce précédente devrait être Alfred Renouard de Bussière (1804 – 1887), directeur de fabrication de monnaie à Paris en 1872.

 

Voyons, pour terminer cet inventaire largement incomplet, une pièce de 10 centimes émise en 1808 et dont je possède deux versions, l’une frappée à Paris et l’autre à Lille :

10 centimes France 1808 A

10 centimes France 1808 A
1808, date que l’on lit avec difficulté à cause de l’usure (en particulier le second « 8 » qui ne peut être un « 6 » car aucune pièce de cette facture n’a été frappée en 1806), est l’année où a commencé la guerre d’Espagne, de triste mémoire. Napoléon a forcé les deux prétendants au trône d’Espagne (Charles IV et Ferdinand VI) à abdiquer et à laisser la place à son frère Joseph Bonaparte. La guerre durera six ans et certains de ses moments les plus cruels furent immortalisés par Goya. La lettre « A » que l’on peut lire sur le revers caractérise l’atelier de frappe de Paris. La signature est celle de Pierre-Joseph Tiolier, Graveur Général des Monnaies de l’an IX (1800 – 1801) à 1816. Le coq, visible à gauche est le différent de Charles-Pierre Delespine, directeur de l’atelier de Paris de 1797 à 1821.

Et voici sa sœur, frappée à Lille la même année :

10 centimes France 1808 W

10 centimes France 1808 W
Le caducée que l’on voit en dessous du « C » et du « E » de « CENT. » est le différent de Louis-Théophile-François Lepage (dates de naissance et de mort inconnues), qui fut directeur de l’atelier de Lille de 1796 à 1818.

L’évocation de tous ces graveurs, des plus récents (excepté ceux qui sont apparus au XXIème siècle avec les pièces d’euro) à ceux qui œuvraient aux environs de l’an 1800, nous a permis de les sortir de l’anonymat dont le temps qui passe les a recouverts tout en explorant un peu plus les monnaies émises par la France. Rien de tout cela n’a été exhaustif ni systématique : il y a eu des oubliés, tant chez les graveurs que chez les monnaies qu’ils on créées. Ces artistes, souvent lauréats du Prix de Rome des graveurs sur médaille ou sur pierre fine, et qui, par ailleurs étaient la plupart du temps sculpteurs ou graveurs de timbres-poste, méritent en effet notre reconnaissance numismatique !

François Saint-Jalm

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